Cette nationale espagnole longe le sud des Pyrénées depuis la méditerranée jusqu'à Sabinanigo (au sud de Pau), pour une longueur d'environ 480 km, soit environ les 2/3 de la chaîne :

Je l'ai déjà empruntée par parties sur divers secteurs fabuleux à moto, et avais depuis un moment l'idée de la parcourir dans son intégralité. Le projet initial était de suivre toute la chaîne dans les deux sens, de Méditerranée à Atlantique, par le sud et le nord, sur 6 à 7 jours. Les prévisions météo très changeantes m'ont amené à sauter sur l'occasion d'un créneau de 3 jours (18-20 avril) pour aller à l'essentiel. In fine 1200 km dont 1000 de montagne :-)

L'objectif de ce 1er jour est de rejoindre le "point 0" de la N260, situé à la frontière, au sud de Cerbère, et de commencer à la suivre. Pour agrémenter le parcours, j'évite le chemin direct (via Perpignan par autoroute), mais je descends vers la montagne pour emprunter entre Bourg-Madame et Thuir la N 116, qui vaut le détour :-) . En fait, la route devient sympa dès Ax-les-Thermes pour emprunter le Col de Porté-Puymaurens.

Fin du trajet à Ripoll, assez grande pour y trouver un hôtel, et à une distance qui équilibre les 3 jours.

Météo pas extra malgré les prévisions, mais le soleil finira par apparaître. 

La route de bord de mer est magnifique depuis Collioure. A éviter en été, si vous avez envie de 'rouler'...

Sur cette 1ère partie, la N260 est superbe tant qu'elle longe la mer, puis quelconque (voire ennuyeuse) dans la plaine jusqu'à Besalu. Sur la fin (vers Olot), elle est remplacée par une autoroute (gratuite), qui porte les 2 noms (N260 et A26). Néanmoins, l'ancien tracé se trouve en cherchant un peu sous divers noms (comme 'N260z'), il est agréable (passez par Tortella, Montagut, Sant Joan les Fonts) .

Le soir, je trouve un petit hôtel grâce aux infos de l'office du tourisme. La moto passe la nuit sur un parking ouvert gratuit ... situé à côté de la guardia civil :-), à 200m de l'hôtel.

LE jour de la N260. En fait je retrouve les secteurs que j'ai déjà empruntés un jour où l'autre, mais où je me régale à nouveau.

Tout le tracé est magnifique et (très) agréable, avec des alternances de secteurs très sinueux (ci-dessous) et d'autres avec de grandes courbes, là où il y moins de relief (en général des fonds de vallée, le long d'une rivière).

Le 1er secteur sinueux permet de finir de se réveiller, puisqu'il commence à la sortie de Ripoll :-). 50 km de fous, que j'ai une fois pris en aller/retour, pour le plaisir ;-)

Le second démarre peu après La Seu d'Urgell, à Agrall, où on tourne à droite pour une deuxième copieuse ration de virolos.

En attaquant la montée, Daisy commence à terminer son rôdage :

Le dernier secteur remarquable démarre là où on quitte la vallée qui remonte vers Vielha, pour aller vers Ainsa. A la sortie des gorges du rio Esera, la route permet de reposer un peu, avec de grandes courbes puis même quelques lignes droites jusqu'à Ainsa.

Je termine la journée en remontant en France, direction Lescun, magnifique petit village situé dans un cirque (éponyme). Le temps est un peu couvert, et de nombreux écobuages enfument la vallée.

Je passe la nuit au gite d'étape (lien ici), accueil et ambiance très sympa. Évidemment, je suis le seul motard, les autres sont des randonneurs à pied ou raquettes, plus ou moins aguerris, mais tout le monde se mélange avec sourire et bonne humeur.

La journée commence sous la pluie :-(

Tout le monde s'est levé tôt pour aller randonner, tout le monde fait grise mine... On prend notre mal en patience, ça papote devant la cheminée, le ciel se dégage puis le soleil apparaît. Départ à 10h30, la route n'est pas encore sèche partout, il faudra faire attention.

Le deuxième obstacle est que certains cols initialement au programme (Aubisque/Soulor) sont encore fermés (neige). Le bon côté est que, après le col de Marie-Blanque, ça m'oblige à prendre la route Lourdes-Bagnères, au pied de la montagne, route agréable pour le tracé (de belles courbes) et la vue sur la chaîne, ici à hauteur du Pic du Midi de Bigorre.

Après Bagnères-de-Bigorre, je monte vers Payolle, mais au lieu d'emprunter le col d'Aspin, je prends à gauche (à la hauteur de la carrière de marbre) vers le col de Beyrède. Il est superbe, très sauvage (et inconnu de Google maps). Se passe bien en trail, moins à l'aise en routière (par endroits, le bitume a disparu sur quelques dizaines de mètres, donnant lieu à une piste néanmoins très carrossable).

Suite classique avec les cols de Peyresourde et des Ares, pour une fin de trajet vers Toulouse très mouvementé dans la plaine avec un très fort vent de côté (j'apprends en arrivant qu'il y avait une alerte météo).

Conclusion?

1) La N260 vaut vraiment le détour !! Je suis convaincu qu'elle a été tracée par un motard :-)

2) La partie à ne pas louper est la partie entre Ripoll et Biescas.

3) Evidemment, il vaut mieux avoir plus de temps, pour profiter de quelques visites (par exemple La Seu d'Urgell et Ainsa, éventuellement Andorre pour les courses). Je vous suggère quelques détours : 

• Col de Bonaigua (à Sort, quitter la N260 pour la C13 - qui devient ensuite C28 - direction Baqueira)
• Benasque - ici - ,
• Riglos ou le canyon d'Anisclo - là -).

La meilleure direction est Est-Ouest (comme décrit ici) : dans les gorges du rio Esera, on est côté rivière, et au col de Bonaigua les beaux virages se prennent en montant.

Je pense que les bonnes périodes sont juin et septembre voire octobre : Moins de monde sur la route, et les cols (presque) tous ouverts. En juin, les jours sont plus longs, mais il peut y faire trop chaud avec nos équipements, et si vous voulez faire aussi un passage par le versant nord, le Tourmalet est parfois ouvert tard dans le mois.

Pour ma part, il me restera à tracer de Jaca à l'océan :-)

Bonne route.